Pépito le chat raconte son traitement

Bonjour Monsieur Tom,

Je m’appelle Pépito et j’ai 17 ans. C’est déjà un bel âge pour un chat, mais cela ne va pas sans quelques inconvénients : une certaine raideur des articulations, un peu moins de patience avec les jeunes et bien sûr une lenteur certaine.

Depuis quelque temps, je m’en rends bien compte, je suis devenu râleur, grognon, craintif, limite agressif parfois, même envers ma compagne humaine qui m’a adopté en 2001 et à qui je voue une adoration sans limites. De plus, j’ai tendance à m’oublier dans la maison. Parfois, je dois bien l’avouer, c’est un peu volontaire... Il faut bien marquer mon territoire envahi depuis 3 ans par 2 garnements, des chats de gouttière qui courent, sautent, se disputent et mangent même dans ma gamelle si je n’y prends pas garde.
Jaloux moi ? Peut-être… Il faut dire que 2 autres chats et un homme dans la maison obligent ma compagne humaine à répartir les caresses et les attentions. Certes, elle ne m’abandonne pas, mais je sens bien que les jeux des plus jeunes la font rire bien plus que moi. Mon bel âge est passé… Il faut se résigner.
Or justement, moi je ne me résigne pas ! Alors je miaule surtout la nuit et pendant les repas, je me soulage sur les sacs et les chaussures ou simplement sur le carrelage, j’empêche tout ce monde de dormir et le jour… JE DORS, MOI !!! Hé, hé !
En fait, je ne me sens pas bien, je suis anxieux et très perturbé, au point de passer des heures entières à tourner autour d’un meuble ou dans une pièce, ou même dans le jardin quand il fait beau. Tout cela m’inquiète, à dire vrai. Je suis très malheureux.

Épuisés, agacés par les nuits sans sommeil et ma voix tonitruante pendant les repas, mes humains ont essayé de me calmer d’abord en me grondant. Mais on ne lève pas la voix sur un sacré de Birmanie comme moi.
Puis ils ont mis des tisanes dans mon eau, ont mélangé à mes repas de drôles de gouttes « Rescue Nuit ». Sans résultat. Ils ont changé ma nourriture, cherché des préparations plus goûteuses et plus moelleuses afin de ne pas trop solliciter mes vieilles dents. Nada !

Et puis, ils sont partis en vacances le 2 juin, me laissant seul avec ces garnements de chats de gouttière. Une voisine passait de temps en temps pour remplir nos gamelles, nous câliner un peu. La chatière nous permettait d’aller et de venir sans entrave. Mais je me sentais bien seul.
Enfin, ils sont rentrés le 12 juin, bronzés, reposés et très impatients de nous retrouver. Ça fait toujours plaisir. Ma compagne humaine a ouvert le courrier qui s’était amassé pendant les vacances et a trouvé une petite fiole que vous lui aviez envoyée. Cela a eu l’air de la satisfaire. J’ai compris que cela me concernait quand elle m’a pris dans ses bras et m’a doucement introduit ces gouttes dans la bouche. Un peu spécial au goût… et elle a recommencé plusieurs fois dans la journée, 6 fois au total.
Une nouvelle manie peut-être ?
Pas vraiment : elle m’a expliqué que ce produit était issu de la nature et qu’il allait m’apaiser, enfin elle l’espérait. Alors j’ai accepté de me plier à ce nouveau traitement.

13 juin : aucun changement, j’angoisse toujours, je miaule une bonne partie de la nuit et je fais un pipi dans la cuisine.

14 juin : je n’ai miaulé qu’une fois cette nuit. Je râle encore un peu, mais juste pour le principe ou pour répondre quand on me parle. Aucun pipi à déplorer.

15 juin : nuit tranquille. Je me suis réveillé vers 7 h, j’ai miaulé un peu et j’ai mangé tranquillement pendant que ma compagne humaine prenait son petit déjeuner. Je remarque que je ne sursaute quasiment plus quand on m’approche. Côté pipi, c’est nickel. Quant aux garnements, je les course toujours quand ils se mettent sur mon chemin. Normal.
Une montée d’angoisse ce soir, alors je miaule, je braille et je vocalise. Juste besoin de sentir ma compagne humaine près de moi. Elle est souvent très occupée et moi j’ai besoin qu’elle se pose avec moi. Il a suffi qu’elle s’installe sur le canapé pour regarder la 2e mi-temps du match France/Albanie pour que je me love contre elle, bien au chaud sur son plaid en angora. Le panard ! 48 minutes de bonheur. Merci Didier Deschamps et l’Euro 2016 !

16 juin : réveil à 5 h 30. J’ai miaulé un peu. Pas longtemps. D’ailleurs, les humains se sont rendormis jusqu’à 8 h. Je crois qu’ils ont compris que je miaule surtout quand j’ai faim. Et comme j’ai faim chaque fois que je me réveille… vous voyez le problème.
Pas d’incontinence, même intentionnelle… Par contre, j’ai très peu apprécié le moment où l’aspirateur s’est déchaîné dans la maison, alors j’ai attendu dans le jardin que le monstre ait terminé son œuvre. Au passage, j’ai piqué un sprint avec les voyous qui jouaient dans l’herbe. La routine.

17 juin : nuit paisible jusqu’à 7 h 30 où j’ai entendu que ma compagne humaine se réveillait. Alors j’ai braillé pour réclamer mon petit déjeuner que j’ai obtenu sans problème après instillation de mes gouttes du matin.
Puis la journée s’est passée dans une étonnante sérénité. Je redeviens un chat zen ! Je dors, je mange, je bois, je pense, je me fais câliner et le temps passe doucement.

​Merci Monsieur Tom. En moins d’une semaine, je vais beaucoup mieux. Ma famille humaine a l’air de s’en porter également mieux. Il faut dire que je leur faisais passer des nuits presque blanches avant que vous m’envoyiez vos fleurs magiques. Magiques… Il n’y a que les humains pour penser cela, car moi, chat expérimenté, je sais combien les choses « simples » nous apportent leurs bienfaits sans nous intoxiquer, et qu’ils nous aident à retrouver l’harmonie perdue. Leur efficacité ne fait aucun doute pour moi. Le plus dur est de le faire comprendre aux humains qui eux, disposent de tous les moyens pour s’en procurer. Que les vétérinaires se tiennent tranquilles avec leurs piqûres qui ne soignent qu’en apparence. Lorsque ma compagne humaine avait évoqué mes difficultés à plusieurs d’entre eux, ils avaient refusé de la conseiller, lui imposant de m’emmener chez eux pour des examens. Bien lui en a pris de m’en dispenser ! Vous m’imaginez, à mon âge, en train de passer des radios, échographies, etc. ? Quand une urgence le justifie, je ne dis pas, mais ce n’était pas le cas et ils auraient été capables de me trouver tout un tas de problèmes de santé, alors que je mène ma petite vie tranquille.

Une dernière chose : si vous pouviez faire en sorte que les voyous qui occupent ma demeure depuis 3 ans maintenant ne se servent plus dans ma gamelle, j’en serais ravi. Mais je crains que vous ne puissiez rien contre des goinfres mal éduqués. Le respect se perd, mon bon Monsieur !

Avec encore mes plus vifs remerciements, je vous souhaite le meilleur que vous puissiez espérer pour vous et vos proches (y compris chats).

Pépito